Un peu d'histoire ... — Foyer de Cachan

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Association loi de 1901 reconnue d’utilité publique, le Foyer de Cachan accueille , éduque, forme et insère des jeunes, notamment des jeunes en difficulté d’apprentissage grâce à la générosité des donateurs. Foyer de Cachan

Un peu d'histoire ...

Le Foyer de Cachan, le campus de la réussite : des orphelins de la Grande Guerre à l’insertion des jeunes en difficulté…

En 1915, l’administration des Postes engage une réflexion sur l’avenir des enfants de postiers ou de télégraphistes mobilisés et tués dans les premiers mois de guerre. Les chiffres des tués de septembre 1915 sont éloquents pour les Postes : près de 1.300 postiers et télégraphistes mobilisés ont déjà péri ou sont portés disparus dans les combats depuis août 1914 et l’on compte « 582 orphelins dont 551 enfants de sous-agents et d’ouvriers des P.T.T. » selon les rapports de l’association Le Soutien Fraternel. Cette année-là, Le Soutien Fraternel et L’orphelinat des sous-agents et ouvriers des P.T.T. fondent L’œuvre de Protection des Orphelins de guerre du Personnel des P.T.T., avec le soutien d’Étienne Clémentel, ministre du Commerce, des Postes et des Télégraphes.

Naissance d'une association...

Buste de Louis Pasquet

Les statuts de la nouvelle association sont publiés au Journal Officiel du 25 septembre 1915. Louis Pasquet devient président général du conseil d’administration. Facteur télégraphiste en 1880, Louis Pasquet a gravi les échelons et est devenu directeur du personnel de l’administration centrale des Postes en 1915. Actif sur les questions budgétaires et sociales, Louis Pasquet mobilise : au 31 décembre 1915, l’association compte 30.135 adhérents et se propose « de venir en aide, dans la limite de ses ressources, à tous les orphelins de la guerre […] sans distinction de catégorie : fonctionnaires, agents, sous-agents et ouvriers, titulaires et auxiliaire […] en créant un internat destiné à recueillir immédiatement les orphelins [de postiers ou télégraphistes] privés de tout appui familial ». Étienne Clémentel accepte la présidence d’honneur et encourage les campagnes de dons à l’association. À ce titre, il est décidé que « les membres bienfaiteurs, dont la cotisation minimum était fixée à 1, 25 Franc, reçurent une plaquette de cuivre argentée représentant une œuvre du sculpteur Bourdelle ».

L'association prend de l'ampleur...

En 1917, des fonds conséquents ont été de fait réunis par l’association. Les ventes de charité, le Pari Mutuel, certains ministères et conseils régionaux, mais également la Croix-Rouge américaine ont versé des dons importants à l’institution. En plus des allocations mensuelles versées aux orphelins, l'association dispose de de moyens pour acquérir une propriété et construire un orphelinat. C’est sur la commune d’Arcueil-Cachan, dans la Seine-et-Oise (actuelle Val-de-Marne), qu’un terrain de cinq hectares, appartenant à la famille de Chateaubriand, est acquis.

Carte postale du « foyer des P.T.T. » de Cachan (1924). Le bâtiment principal – « le château » - est construit sur deux étages, avec des dépendances, entre 1918 et 1921. On utilise de la pierre meulière pour la construction, extraite des carrières voisines du Val-de-Marne © coll. Foyer de Cachan, DR.

Dès 1918, les premiers travaux commencent pour cet orphelinat qui veut proposer un internat afin de faciliter la poursuite d’un parcours scolaire par ses orphelins. Le 24 décembre 1921, le ministère de l’Instruction publique autorise par arrêté l’accueil de 270 orphelins de guerre – dont une majorité d’enfants de postiers. Le 30 mars 1922, l’association est reconnue d’utilité publique et reçoit la médaille d’argent de la reconnaissance française.

Cette année 1923, ce sont 102 garçons – les filles ne sont pas admises – qui font officiellement leur rentrée scolaire le 1er octobre dans un imposant bâtiment de deux étages avec chambres, réfectoire et salles d’études, ensemble surnommé « le château », auquel est adjoint un stade.

Destinés probablement à un document publicitaire, ces clichés inédits exhumés des archives du Foyer montrent le réfectoire, le dortoir, les sanitaires, l’infirmerie ou encore les salles d’atelier du lieu. C’est en 1979 que le dortoir est abandonné au profit de chambres pour trois ou quatre élèves © coll. Foyer de Cachan, DR.

 

L’enseignement est pris en charge par le Foyer : les professeurs proviennent de l’administration des Postes et de l’Industrie, on prépare les élèves aux concours d’entrée des P.T.T., notamment techniciens des installations télégraphiques.

En 1924, 97 orphelins sont accueillis à Cachan, 130 en 1925, puis 270 en 1929.

L’entre-deux-guerres...

Celui que l’on appelle progressivement « l’orphelinat des P.T.T. » accueille des pupilles de la Nation non P.T.T. et des « jeunes gens non orphelins, mais dignes d’intérêt ». En 1927, des machines sont installées pour les apprentis mécaniciens ajusteurs.

 

En 1928, une école des métiers de la mécanique de précision et d’électromécanique est créée. Deux ateliers, une salle de dessin industriel et cinq nouvelles salles de classe – dont deux avec des tours et des machines outils – sont ouverts avant le second conflit mondial, entre 1933 et 1936. La Seconde Guerre mondiale le voit réquisitionner quelques mois comme hôpital militaire. En 1952, le cinéma parisien Le Grand Rex projette le film Joie de vivre à Cachan, sur l’histoire de l’orphelinat. « Un film émouvant sur l’aspect de la solidarité humaine » selon Le Figaro de l’époque. En 1956, un foyer féminin est créé à Cachan. En 1960, trois CAP commerciaux sont ouverts. En 1962, on compte 452 élèves, dont 114 filles ; 370 profitent de l’internat.

Photographie d’un groupe d’élèves, garçons et filles, du Foyer de Cachan en 1969 © coll. Foyer de Cachan, DR.

En 1964, le Foyer passe sous contrat avec l’Éducation nationale : les professeurs sont alors rémunérés par l’État, allégeant ainsi les charges de l’association. Il faut attendre 1969 pour que les premiers candidats au baccalauréat issus du Foyer soient présentés – ils sont 16, dont trois filles. En 1982, un studio « Radio Foyer Cachan » est installé et fonctionne durant quelques mois. En 1985, le lycée du Foyer devient un lycée professionnel.

 

Le Foyer de Cachan – nom officiel en 2004 – ne cesse de se développer durant ces dernières décennies. On applique le programme de rénovation des lycées décidé par le ministère de l’Éducation nationale, ainsi que la modification des filières de formation. En 2006, une filière « Soins à la personne » est ouverte et le BEP électrotechnique est prolongé par un baccalauréat professionnel. En 2007, l’internat est rénové et peut accueillir 240 élèves. En 2008, le site est choisi pour être l’un des 13 internats d’excellence, dans le cadre de la politique de l’égalité des chances et de la mixité mise en place par le premier ministre François Fillon. Au printemps 2013, le Foyer de Cachan inaugure une résidence étudiante de 300 chambres, qui prend le nom de Jacques Rastignat, ancien pensionnaire du Foyer et résistant exécuté durant le second conflit mondial. En 2014, le Foyer reçoit 750 jeunes, répartis entre 300 élèves au lycée, 120 apprentis et 330 étudiants. Le taux de réussite aux examens atteint 92%.

Cachan fête ses 100 ans..

En 2015, Cachan a fêté son centenaire. Le Groupe La Poste et Orange sont toujours aujourd’hui les principaux partenaires du Foyer, internat et lycée professionnel baptisé Robert Keller depuis octobre 2017.

Plaque Robert Keller

 

L’établissement reste par ailleurs fidèle à sa vocation première : accueillir, former et insérer des jeunes en difficulté. Depuis 1915, 40.000 enfants ont passé leur jeunesse dans ce lieu, « 40.000 jeunes à qui le Foyer redonne une vie normale, une éducation, une famille » selon Françoise Eslinger, présidente du Foyer de Cachan.

 

Laurent Albaret

 

 

La version complète de ce texte sur l’histoire du Foyer de Cachan a été précédemment publié par l’auteur dans L’Écho de la Timbrologie [lien à insérer : http://echo-de-la-timbrologie.com/store/217-l-echo-de-la-timbrologie-en-ligne]  en septembre 2015.

 

Avancement de la collecte
Avancement de la collecte

 

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50 000€ 

Contre le décrochage scolaire

Difficile de s’imaginer un avenir quand on a du mal à s’adapter au système scolaire et que la vie n’a pas été très généreuse.

 

Nos jeunes ont souvent des difficultés à lire, à écrire, parfois à s’exprimer.

Ici, au Foyer, nous leur donnons les meilleures conditions d’études et de vie :

  • grâce à vous, les plateaux techniques de notre lycée sont régulièrement mis à niveau pour permettre de former des professionnels de grande qualité,
  • grâce à vous, chaque élève dispose d’un référent en éducation qui l’accompagne dans son parcours scolaire,
  • grâce à vous, les activités périscolaires sont nombreuses et souvent engageantes: sport, musique, théâtre, randonnées en milieu difficile pour se dépasser soi-même,
  • grâce à vous enfin, nous pouvons conserver ce magnifique site du Foyer au service de jeunes en difficultés, comme naguère au service des orphelins des guerres.

Vos dons et vos legs construisent leur avenir comme ils ont permis à des milliers de jeunes dans le passé de surmonter leur chagrin, leur solitude et les nombreux obstacles de leur jeune existence.

Nous savons que vous continuerez de nous soutenir comme vous savez que nous continuerons de nous battre, avec nos équipes et le Conseil d’Administration, pour que le Foyer reste ce lieu où chacun trouve sa place, où chacun trouve sa voie et beaucoup de cette insouciance qui lui a été enlevée.

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Par admin at 13/02/2017 14:10 |